Le Pacte Vert pour l’Europe a défini des objectifs ambitieux en matìère de développement durable et de transition énergétique. Dans la démarche qui sous-tend l’Agenda stratégique 2024-2029 de l’Union Européenne, la performance thermique des bâtiments joue un rôle crucial, en particulier pour ceux d’entre eux qui sont les plus déperditifs – les fameuses ‘passoires thermiques’. Au-delà de la France, où leur proportion au sein du parc immobilier continue de peser sur la situation globale dans le secteur de l’habitat, elles restent nombreuses partout en
Europe.
Préoccupée par une approche qui manque de vigueur et parfois de logique à l’échelon européen, l’Association Européeenne des ETICS (EAE) – dont le Mur Manteau est membre – a récemment interpellé les instances européennes dans une lettre ouverte. Celle-ci est adressée à Ditte Juul Jørgensen, Directeur Général de l’Énergie et aux autres principaux responsables de la politique énergétique et environnementale au niveau de l’UE.
La lettre ouverte insiste en particulier sur les aspects les plus cruciaux de la démarche à adopter et sur les déficits les plus marquants de la démarche mise en œuvre actuellement :
Le potentiel d’amélioration de la performance thermique des immeubles les plus déperditifs – résidentiels ou non – en fait l’un des leviers les plus puissants pour atteindre les objectifs du Pacte Vert.
Il est essentiel de respecter l’ordre le plus rationnel dans les mesures à prendre. Cela conduit logiquement à donner la priorité au traitement de l’enveloppe.
Le séquencement adéquat des opérations, en commençant par accroître la performance énergétique de l’enveloppe, contribuera à soulager les infrastructures et à flexibiliser l’approvisionnement en énergie.
La transition vers des sources d’énergie renouvelables profitera directement des efforts consacrés à l’enveloppe des bâtiments. Libérer une proportion plus importante d’énergies renouvelables pour des usages intensifs, notamment industriels, facilitera la décarbonation globale en offrant des sources d’approvisonnement plus stables et plus compétitives.
La lettre insiste en conclusion sur la nécessité de mener de front l’amélioration de la performance énergétique et le passage à des sources d’énergie renouvelables pour concilier compétitivité au niveau européen, indépendance énergétique et maintien du revenu discrétionnaire des particuliers. Décevoir le grand public par des déficiences de coordination et de séquencement pourrait compromettre la transition énergétique en mettant en doute sa pertinence. C’est un risque qu’il s’agit évidemment d’éviter absolument.