Les incertitudes sur l’implication du gouvernement dans le dispositif MaPrimeRénov’ ont généré ces derniers mois une insécurité croissante – au niveau des acteurs de la profession comme des ménages potentiels bénéficiaires des aides disponibles. La commission mixte paritaire, qui s’est tenue le 30 janvier 2025, a proposé de réduire la baisse des crédits alloués de 560 à 460 millions d’euros, ‘sauvant’ ainsi 100 millions d’euros.
Mais en ce début du mois de février, entre des ‘ajustements’ éventuels annoncés par le gouvernement et l’examen prévu à l’Assemblée Nationale, le résultat final reste incertain. À cela s’ajoute le risque d’une motion de censure si le Premier ministre décidait de recourir à l’article 49.3.
Pour l’heure, la situation reste pour le moins incertaine. Elle inhibe la propension des ménages à engager des travaux, affecte les artisans en réduisant leurs carnets de commandes, compromet le développement durable, et déstabilise la filière toute entière de l’isolation thermique. De plus, les objectifs climatiques et de neutralité carbone se trouveront affectés à plus long terme.
La profession dénonce et déplore par conséquent des retombées très négatives. Elles ont de surcroît le potentiel à déclencher un cercle vicieux : la sous-mobilisation du dispositif MaPrimeRénov’, due aux hésitations des ménages, pourrait justifier en 2026 une nouvelle baisse de l’enveloppe budgétaire. Or elle ne serait pas justifiée par le manque d’intérêt des bénéficiaires éligibles aux aides, mais par leur appréhension – bien compréhensible – à engager des travaux conséquents dans un climat incertain.
Les huit signataires de la lettre ouverte au gouvernement et aux parlementaires appellent également les pouvoirs publics à engager une vaste campagne de communication. Son objectif : promouvoir les bénéfices à court, moyen et long terme de la rénovation énergétique et thermique des logements.
Or ces bénéfices sont multiples : baisse des consommations, réduction de la dépendance énergétique, confort accru, diminution de la précarité énergétique, stimulation de l’activité économique et de l’emploi, sans compter un impact très positif sur l’environnement.