Filières de la construction : des mesures d’urgence s’imposent

Le 28.6.2024, le Ministère de la Transition écologique a dévoilé des chiffres alarmants : la délivrance des permis de construire pour des habitations individuelles – maisons et projets de lotissements – a atteint, sur les 12 derniers mois, le niveau le plus bas depuis la mise en place de la statistique correspondante, il y a près de 25 ans. En baisse de 18,4 %, le total dépasse tout juste 127 000 permis.

 

Parallèlement, l’ensemble des permis de construire délivrés pour tous les types de logements confondus a baissé lui aussi : avec 353 800 permis, il est en baisse de 15,5 % par rapport à 2022-2023. Il faut remonter trente ans en arrière pour retrouver un chiffre aussi faible.

 

Les causes sont multiples : taux d’interêt des emprunts en hausse sensible, mesures de soutien et aides gouvernementales en diminution, renchérissement des matériaux et des prix de l’énergie suite à la pandémie et au conflit russo-ukrainien. Certains acteurs considèrent également que le passage à des normes énergétiques et environnementales de plus en plus strictes grève les coûts de construction – ce qui est possible, mais procède d’une démarche louable, voire incontournable, réduira les coûts globaux à moyen et à long terme et génère une véritable plus-value patrimoniale.

 

Tout juste avant les élections, l’AIMCC (Association française des Industries de Matériaux et Composants de Construction) s’est fait l’écho des préoccupations de la profession, en lançant un appel aux nouveaux élus pour dynamiser la construction et la rénovation du parc immobilier français.

 

L’AIMCC appelle les députés à définir dès que possible

 

  • Un plan de mise à disposition de logements à tous les niveaux – constructions neuves, des réhabilitations de logements vacants et des reconversions d’immeubles tertiaires inoccupés.


  • Une stratégie pluriannuelle de rénovation énergétique des bâtiments, cohérente avec les objectifs climatiques du pays, accompagnée d’incitations financières efficaces, pour encourager les collectivités territoriales à abonder les aides de l’État.

  • Un renforcement du soutien aux investissements industriels pour la décarbonation, avec la mise à disposition d’énergies décarbonées à prix compétitifs ainsi que des infrastructures et d’un cadre réglementaire pour la capture, le transport, le stockage et la réutilisation du carbone.

 

Ces mesures, selon L’AIMCC, amélioreront le pouvoir d’achat des Français, créeront plus de 250 000 emplois et économiseront l’équivalent de l’énergie électrique produite par 65 réacteurs nucléaires. Il ne reste plus qu’à espérer que, dans une nouvelle configuration tripartite largement inédite, l’Assemblée Nationale saura adopter sans trop tarder les priorités requises…

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