Bâtiment : les orientations du budget 2024

Des avancées, des arbitrages et des tendances controversées

La présentation, le 27 septembre dernier, du Projet de loi de finances 2024, a suscité des réactions mitigées dans le bâtiment. Le Projet relève certes de 1,6 milliards d’euros le financement de la rénovation de l’habitat, mais cette augmentation n’est guère à la mesure des enjeux et du retard déjà pris en particulier au niveau de la SNBC (Stratégie Nationale Bas-Carbone). De plus, à l’échelle du pays, ce montant – à première vue important – est modeste : il représente à peine 0,5 % du budget de l’État.

 

Le gouvernement a notamment annoncé un objectif de 200 000 ‘rénovations performantes’ en 2024, grâce à une augmentation de 50 % de la ligne budgétaire correspondante. À cet égard, il est bon de rappeler que l’estimation officielle du nombre de passoires thermiques sur le territoire national correspond à ± 4,5 millions de logements ! La rénovation performante´ évoquée concerne par conséquent et dans un premier temps, 4 % des logements les plus énergivores et les plus déperditifs du parc immobilier français. De plus, la nature de ces rénovations performantes n’est pas clairement établie, sachant que le discours officiel, y compris celui du Président de la République, fait notamment la part belle aux pompes à chaleur. Or la façon la plus ‘performante’ de procéder à une rénovation énergétique consistera toujours à isoler mieux pour diminuer les besoins calorifiques du logement : l’énergie la moins chère est celle qui n’a pas été consommée. En outre, une pompe à chaleur ne prend tout son sens que si son alimentation électrique est d’origine renouvelable – un autre défi à part entière…


À cela s’ajoute le déblocage de 500 millions d’euros issus du Fonds Vert pour dynamiser la rénovation des établissements scolaires. Là erncore, il faut mettre ces chiffres en perspectives, sachant que la France compte environ 60 000 établissements scolaires (dont 17 % sont privés), pour la plupart construits avant le premier choc pétrolier – et donc essentiellement dépourvus d’isolation thermique. Aussi le déblocage correspond-il à ± 8500 euros par établissement.

 

Par ailleurs, la FFB notamment regrette que les logements neufs se voient attribuer la portion congrue au sein du dispositif prévu – à un moment où les mises en chantier connaissent déjà une chute significative : « Le secteur n’a pas été entendu ». Le PTZ (Prêt à Taux Zéro) , pour sa part, est néanmoins prolongé jusqu’en 2027, mais il est réorienté vers les logements collectifs et les zones dites ‘tendues’.

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