Commission d’enquête du Sénat : le Mur Manteau témoigne

Le Mur Manteau, représenté par son Président, Philippe Boussemart, apporte son témoignage et explique ses positions  

Lors de la derniere table ronde de la commission d’enquête du Sénat, le 15 mai 2023, les représentants des principaux organismes représentatifs de l’Isolation thermique des bâtiments ont été appelés à intervenir. Ils ont exposé aux élus leurs points de vues, afin de contribuer à définir le plan d’action du gouvernement en matière d’efficacité énergétique dans le secteur de la construction, et à lui conférer un maximum de pertinence.

 

Pour Philippe Boussemart, c’était l’occasion de faire des propositions très concrètes, mais aussi de défendre l’ITE, et en particulier les ETICS, dont la durabilité tend encore à être mise en cause. Il a rappelé à cet égard que les premières Isolations Thermiques par l’Extérieur ont été posées en Allemagne et en Autriche Il y a plus d’un demi-siècle, et que l’intégrité de l’enveloppe n’a pas subi, dans l’intervalle, de dégradation significative.. Les immeubles concernés font aujourd’hui l’objet d’une surisolation qui augmente leur performance thermique, mais sans dépose de l’enveloppe d’origine.


Philippe Boussemart a plaidé vigoureusement pour un plan ambitieux d’éradication des passoires thermiques, une priorité cruciale. Pour atteindre les objectifs de la SNBC., il est impératif d’assurer d’ici 2050 une véritable mise à niveau énergétique sue le plan national. Elle concerne 27 à 28 millions de logements – sur un total de 30 millions – qui sont encore soit entièrement dépourvus d’isolation, soit dotés d’une isolation très sommaire.


Cette démarche doit s’appuyer sur une forte incitation aux travaux combinés, effectués dans l’ordre requis – en commençant par l’isolation thermique des murs et des combles – pour parvenir, à l’issue de l’opération, au niveau de performance BBC Effinergie Rénovation. Au « saupoudrage des aides » actuel, il faut préférer à une massification systématique. Celle-ci doit s’appuyer sur une rénovation globale, éventuellement en trois étapes pour en faciliter le financement.


Philippe Boussemart a également souligné la nécessité de changer de perspective, en resituant les efforts d’amélioration de la performance thermique dans l’habitat dans un contexte qui dépasse leur dimension strictement budgétaire. « Il faut cesser de considérer la rénovation énergétique des logements comme une ligne budgétaire dans les dépenses de l’État », a précisé Philippe Boussemart. Les enjeux, en effet, vont bien au-delà de ce seul aspect. En fait, il s’agit de préserver la planète, d’améliorer fortement le confort des occupants et de contribuer, en créant les conditions de la sobriété énergétique, à augmenter le revenu discrétionnaire des ménages et l’indépendance énergétique du pays – un facteur essentiel de souveraineté nationale, comme l’ont rappelé les évènements récents. Les co-bénéfices sanitaires méritent également une mention, tant il est clairement établi quel l’insalubrité de l’habitat affecte directement la santé des occupants.


Pour mobiliser les ressources nécessaires, Philippe Boussemart a insisté sur la nécessité de travailler sur les financements, sur les tiers financements et sur le concours potentiel du secteur bancaire. « Il faut que les chiffres de la rénovation énergétique ne fassent plus peur, mais qu’ils fassent envie », a-t-il précisé en conclusion.

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