Crise du logement neuf : la FFB s’interroge

Le 22 février dernier, Grégory Monod – tout récemment reconduit à la présidence de la FFB – lançait un « Dernier appel avant point de non-retour » lors d’une conférence de presse consacrée à la situation du logement neuf en France.


En 2023, les ventes de logements neufs aux particuliers, qui représentent l’essentiel du marché, ont chuté de 38 %. Avec 123 000 unités, elles ne représentent pas même la moitié des ventes réalisées en 2021. Dans une perspective à long terme, la moyenne annuelle des 15 dernières années s’établit à 180 % des ventes 2023 !
La prévision 2024 ne donne aucune raison d‘espérer un revirement à court terme : elle se monte à moins de 8 mises en chantier pour 1000 ménages. Il faut remonter 70 ans en arrière pour retrouver un niveau d’activité aussi faible.


Grégory Monod n’a pas mâché ses mots : « Tous les indicateurs sont au rouge vif : les défaillances d’entreprises s’accélèrent, les pertes d’emplois se comptent déjà en dizaines de milliers et les Français, particulièrement les classes moyennes, sont cadenassés dans leurs parcours résidentiels et assignés à résidence. Nos propositions sont connues. La situation exige un sursaut immédiat avant qu’il ne soit trop tard et que le désarroi se fasse colère ».
La FFB souligne un ensemble de facteurs qui concourent à amplifier l’acuité de la situation :

   •   Hausse des prix des matériaux (jusqu’à 40 % supérieurs au niveau pré-pandémie)

   •   Augmentation brutale des taux d’intérêt. Le taux moyen en 2023 se montait à 4,20 %, à comparer au 1,05 % à fin 2021.

   •   Prudence renforcée des établissements de crédit, qui complique l’obtention d’un prêt immobilier. Sur l’année 2023, on constate en effet une chute de plus de 40 %.

   •   Surcoût engendré par la RE 2020 : il est estimé à près de 7,5 %. Or si la finalité de la RE 2020 est assurément louable, la dépense supplémentaire pèse essentiellement sur les ménages et grève leur budget.

   •   ‘Amputation‘ du Prêt à Taux Zéro pour la construction neuve.

La FFB précise : « 83 % des Français perçoivent déjà aujourd’hui la crise du logement. Et pour cause : faute de logements proches, disponibles, abordables et adaptés aux besoins, la mobilité professionnelle de nombreux salariés se trouve bloquée et l’accès à l’emploi compromis (6 entreprises sur 10 rencontrent des difficultés à recruter à cause du logement). Cette crise conduit aussi 12 % des étudiants à renoncer à leur projet de formation, et
cadenasse les parcours résidentiels… ».

Tout en saluant le ton offensif du Premier Ministre lors de son discours de politique générale, la FFB déplore un propos qui, sur le fond, privilégie la forme au détriment de la substance et propose des remèdes « anachroniques ».

Or la situation est des plus préoccupantes, et tout particulièrement dans la maison individuelle. À une baisse des ventes de 31 % en 2022 a succédé une baisse de 39 % en 2023. « Une descente aux enfers » selon la FFB, qui appelle les pouvoirs publics à prendre des initiatives vigoureuses et multiples sans perdre davantage de temps.

Retrouvez tous les détails de la conférence de presse de la FFB le 22 février 2024 en cliquant sur le lien ci-dessous.

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