Zoom sur la performance énergétique du parc immobilier français

Le rapport de l’ONRE

Fin 2023, l’ONRE (Observatoire National de la Rénovation Energétique) a publié sa plus récente analyse du parc immobilier français*. L’Observatoire, qui est rattaché au Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, a pour mission de suivre au plus près les évolutions et les progrès réalisés. Dans la perspective de la Stratégie Nationale Bas-Carbone, la performance énergétique globale du secteur du logement est cruciale pour atteindre l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050.


En introduction, l’Observatoire rappelle les critères de ‘décence énergétique’. Ceux-ci se feront – très progressivement – de plus en plus restrictifs :


 Pour l’heure et jusqu’au fin 2024, sont considérés comme ‘décents’ tous les logement dont la consommation annuelle est ≤ 450 kWh/m²/an. Dans la pratique, cela inclut la quasi totalité des logements, puisque le seuil définissant les passoires thermiques (étiquette énergétique F ou G) se situe à 330 kWh/m²/an.


 À partir de 2025, le critère de ‘décence’ exclura les logements de la catégorie G, avec un maximum à 420 kWh/m²/an.


À compter de 2028, seuls les logements des catégories A à E seront réputés ‘décents’ (consommation annuelle maxi. 330 kWh/m²)


 En 2034, enfin, seuls les logements des catégories A à D seront considérés comme énergétiquement ‘décents’ (consommation annuelle maxi. 250 kWh/m²).


Pour rappel : un bâtiment de type BBC Effinergie (étiquette A), consomme 70 kWh/m²/an au maximum.


Sur ces bases, l’ONRE a établi que sur un parc total de 30 millions de résidences principales, le nombre de passoires thermiques est passé de 5,18 millions (17,2 %) à 4,8 millions (16 %), en baisse d’environ 380 000 logements.


Au 1er janvier 2023, seules 1,9 % des résidences principales étaient classées A, tandis que 3,9 % se situaient dans la catégorie B. Ces deux catégories représentent en cumul 1,8 millions de logements.

Le rapport de l’ONRE fait également un constat qui peut sembler inattendu : avec 8,1 %, la proportion de passoires thermiques dans le parc locatif social est largement inférieure à celle du parc privé (17,1 %). Au total au 1er janvier 2023, les logements ultra-énergivores (> 450 kWh/m²) étaient au nombre de 34 000 dans le parc locatif social, 134 000 dans le parc locatif privé et 337 000 pour les logements occupés par leurs propriétaires.


Le rapport souligne par ailleurs des disparités regionales importantes en matière de performance énergétique. Pour part, elles sont logiques : les régions de l’arc méditerranéen, au climat doux, sont naturellement favorisées. Cela étant, ce ne sont pas les régions les plus froides – Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes – qui comptent le plus de logements énergivores (ces deux régions arrivent en 6e et 7e postion respectivement). En fait, la première place est occupée par l’Île-de-France, avec 47,5 % de logements énergivores (étiquettes E-F-G). Cela s’explique, en partie, par le fait que dans des logements ou des habitations de petites dimensions (43 % des logements en Île-de-France ont moins de 60 m², contre 27 % en moyenne nationale) les déperditions par les murs extérieurs se trouvent exacerbées par l’exiguïté du volume habitable.


*compte tenu du décalage entre la disponibilité des données, leur analyse et leur publication en novembre 2023, le rapport de l’ONRE est basé sur les chiffres à fin 2022.

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