MaPrimeRénov’ 2024 : la CABEP a lancé un « Appel de la dernière chance »

À la veille des Fêtes de fin d’année – et alors que la mise en place des nouvelles orientations de MaPrimeRénov’ (cf. le blog du Mur Manteau de novembre dernier) était imminente – la CAPEB s’est adressée directement à la Première Ministre de façon volontairement alarmiste. L’appel n’hésite pas à mentionner une « catastrophe annoncée » !


À la veille des Fêtes de fin d’année – et alors que la mise en place des nouvelles orientations de MaPrimeRénov’ (cf. le blog du Mur Manteau de novembre dernier) était imminente – la CAPEB s’est adressée directement à la Première Ministre de façon volontairement alarmiste. L’appel n’hésite pas à mentionner une « catastrophe annoncée » !

 

Près de 30 entreprises, qui comptent parmi les ténors du secteur de la construction, l’ont rejointe. Elles donnent un poids supplémentaire aux inquiétudes que reflète l’initiative exceptionnelle de la CAPEB.

 

La CAPEB insiste sur le revers de la médaille en matière de rénovation ‘globale’ des passoires thermiques. Dans la pratique, et au-delà des intentions louables de la réforme, les nouvelles dispositions posent problème à plusieurs niveaux.

 

1. En conditionnant l’attribution de MaPrimeRénov’ à la mise en œuvre de travaux multiples – qui engendrent nécessairement des coûts importants – le gouvernement risque en fait de discriminer les ménages modestes, incapables d’assumer fiancièrement le reste à charge conséquent qui découle d’une telle démarche. L’effet produit est donc contre-performant, et aux antipodes des objectifs du dispositif.

 

2. Une rénovation d’ampleur exige l’intervention de plusieurs corps d’état. Cela avantage les entreprises générales au détriment des artisans spécialisés, incapables d’offrir une approche intégrée dans des conditions comparables. Cette situation favorise également la sous-traitance en cascade, avec les risques de non-qualité afférents.

 

3. Les dispositions de MaPrimeRénov’ continuent de privilégier la qualification RGE. Or en dépit de son nom, elle n’a pas offert jusqu’ici les garanties escomptées, y compris contre la fraude. Elle ne constitue pas davantage, pour les intervenants, une réelle plus-value en matière de compétences : pour preuve, le nombre d’entreprises RGE diminue d’année en année.

 

4. L’accent mis sur l’électricité et les pompes à chaleur, au détriment de l’isolation thermique, défie la logique d’un séquencement efficace des opérations. Or on sait de longue date – et le Mur Manteau ne cesse de le répéter depuis des années – qu’une meilleure isolation thermique est la priorité absolue : l’énergie la moins chère et la plus écologique sera toujours celle qui n’est pas consommée, et la capacité de l’isolation thermique à augmenter le confort perçu en toutes saisons dépasse celle de toutes les autres opérations.

 

5. Paradoxalement, l’accent mis sur la rénovation globale va à l’encontre de la massification voulue des travaux. Une approche globale limite en effet sévèrement la réalisation à grande échelle de petits chantiers, qui sont pourtant la voie la plus rationnelle et la plus réaliste vers une réelle intensification de la rénovation du parc immobilier français.

 

Jean-Christophe Repon, le président de la CAPEB, résume :

 

« La CAPEB en appelle à la responsabilité de la Première ministre pour ne pas laisser cette réforme entrer en vigueur au 1er janvier prochain sans en avoir corrigé toutes les failles. Leurs conséquences seraient trop graves pour les particuliers ainsi que pour les 622 000 entreprises artisanales du bâtiment ! J’invite tous les acteurs de la rénovation énergétique à se joindre à notre appel pour éviter le pire pendant qu’il en est encore temps ! »


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